Ingénieure agronome : "je suis comme un docteur du sol !"

« Je suis un peu comme un docteur du sol ! » affirme Adèle Courbineau, ingénieure agronome conseil fertilité des sols chez Celesta Lab, à Montpellier. Dans ce bureau d'études qui comprend un laboratoire et prodigue des formations, Adèle accompagne des agriculteurs, des communautés de communes, des chambres d'agriculture dans le diagnostic et la compréhension des sols agricoles. « En premier lieu, ma démarche consiste à identifier leurs besoins car les demandes ne sont pas toujours adaptées. Notamment sur la partie biologique qui se développe de plus en plus mais reste méconnue. Si les personnes que j'accompagne sont conscientes de l'intérêt de cette dimension (nutrition des plantes, stockage de carbone, régulation du cycle de l'eau…), elles n'ont pas nécessairement la compréhension globale de ces mécanismes », explique-t-elle. Aussi, l'écoute active, la communication et la capacité à vulgariser l'information sont des qualités inhérentes à sa fonction.

Adèle travaille essentiellement au desk. En vue de prodiguer des recommandations pour préserver les sols, les valoriser et maximiser leur utilisation, elle s'appuie sur des prélèvements effectués par les agriculteurs et analysés par un technicien de laboratoire. « Face au faisceau d'indices obtenu, j'interprète les résultats. Puis, j'apporte mon expertise, délivre des conseils, en toute neutralité, puisqu'il reviendra à l'agriculteur d'agir ou non, en conséquence, sans la moindre obligation » précise-t-elle.

Une mission qui s'accompagnera prochainement d'animations de formations durant lesquelles Adèle prodiguera à ce même public une expertise sur la partie organique des sols, et des clés pour comprendre les résultats d'analyse en la matière.

« Mon ambition : promouvoir auprès des jeunes les sciences du sol »

« Je suis tombée amoureuse des sols, à l'IUT de Tours, lors de mon DUT Génie Biologique en Génie de l'environnement (GE). L'alliance de théorie et de pratique a vraiment fixé mes fondamentaux en agroécologie et en pédologie. Toutefois, j'ai ressenti le besoin d'approfondir l'enjeu sociétal qui relève de ces sciences », analyse-t-elle.

Aussi, Adèle a par la suite intégré l'École Nationale Supérieure de Toulouse (INP- ENSAT) où elle a passé un diplôme d'Ingénieur agronome spécialisation Agroécologie. Durant ce cursus de trois années, l'étudiante a effectué deux alternances. Lors de la première, en région parisienne, chez EDF au sein du service R&D, elle a notamment travaillé sur les sédiments issus des retenues des barrages. « L'idée étant de mettre en place une filière pour les valoriser en aménageant des technosols, soit des sols entièrement créés par l'homme », commente-t-elle.

Pour la seconde, au sein du bureau d'études Agrosol, en Nord-Pas-de-Calais, l'ingénieure s'est attelée à la détermination de zones humides. « Mes missions allaient des sondages sur le terrain à la rédaction des rapports d'étude en passant par la réalisation de cartes sur des systèmes d'informations géographiques » énumère-t-elle.

Des expériences variées auxquelles s'ajoute un passage au pôle Agriculture Durable du Groupe coopératif Val de Gascogne où elle réalisait des diagnostics carbone (grandes cultures, viticulture, élevage), avant d'arriver chez Celesta Lab. « À l'avenir mon ambition serait de promouvoir, notamment auprès des jeunes, les sciences du sol », conclut Adèle. Ça tombe bien. Parallèlement à sa fonction, l'IUT de Tours vient de lui confier des cours d'agroécologie en BUT GB parcours Sciences de l'environnement et écotechnologies.