Former une nouvelle génération de réparateurs pour favoriser l'économie circulaire

Réparer pour moins consommer de matières et d'énergie. Ce crédo a le vent en poupe et génère chez les professionnels de la réparation de nouvelles ambitions. Le 25 mai prochain, la Compagnie du SAV par exemple, une société spécialisée dans la réparation à domicile du gros électroménager, inaugurera ce qu'elle appelle son « atelier d'excellence » à Lisses, en Essonne. L'objectif ? Optimiser la formation de ses techniciens-réparateurs déjà en activité et des apprentis en passe de le devenir.

« Nous comptons actuellement 150 techniciens, dont un tiers a plus de 50 ans et qui risque donc de partir à la retraite ou pour des raisons de pénibilité, explique Laurent Falconieri, directeur général de la Compagnie du SAV. Nous recrutons ainsi dix nouveaux techniciens chaque année. L'idée derrière cet atelier est d'assurer ce rythme de recrutement, voire de l'augmenter dans les prochaines années face au succès grandissant de la réparation hors garantie grâce aux aides du nouveau Fonds réparation. » Selon les estimations d'Ecosystem, l'éco-organisme chargé de la filière des déchets d'équipements électriques et électroniques, entre 3 500 et 4 000 nouveaux réparateurs seront nécessaires à la hausse attendue du nombre de réparations.

Ce nouveau plateau technique de réparation et de reconditionnement doit satisfaire plusieurs besoins. Le premier est de former la douzaine d'apprentis en option « Audiovisuel, réseau et équipement domestiques » (Ared) du bac professionnel « Systèmes numériques » (SN) délivré par le lycée Georges-Brassens d'Évry-Courcouronnes – dont est issue la majorité des nouvelles jeunes embauches de l'entreprise. « Les apprentis pourront se former plus rigoureusement aux pratiques de réparation et de reconditionnement en intervenant sur des produits qui, à terme, seront vendus », souligne Laurent Falconieri. Dès septembre 2023, l'atelier accueillera également les élèves d'une nouvelle formation diplômante post-bac d'un an ouverte par le lycée professionnel Galilée, à Paris. « Tous nos stagiaires seront suivis par un formateur, ancien technicien-réparateur de métier, et plusieurs de nos techniciens en exercice à la manière d'un mentorat. »

L'atelier de Lisses aura par ailleurs pour intérêt d'accueillir les formations dispensées par un autre organisme, Les Deux Mains. Ce dernier forme d'autres professionnels à la réparation, pour d'autres prestataires, en collaboration avec l'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). La Compagnie du SAV voit ce partenariat comme une « forme d'incubation ». Et Laurent Falconieri de conclure : « Nous ne sommes plus seulement un simple prestataire, nous répondons à une vraie problématique de compétences et nous rejoignons une vague de plus en plus forte, celle de l'appétence du consommateur pour la réparation et le reconditionné. »