Trois questions à…
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Chef de Projet, Pôle Ingénierie et Services de Formation

#1. La rénovation des bâtiments est un enjeu majeur pour la transition énergétique. Est-ce aussi une opportunité pour les professionnels de la filière ?

Depuis 2017, l’Etat a fixé un objectif de 500.000 logements à rénover à l'horizon 2025. Concrètement, il s'agit de réduire la consommation énergétique du parc immobilier de 38 % par rapport à 2010 d'ici à 2025, puis de 67 % à l'horizon 2050. Pour le tertiaire, l'objectif est une réduction de 60 % de la consommation d'énergie d'ici à 2050 sur plus de 800 millions de mètres carrés.

Autant dire que c’est un très grand défi qui attend les acteurs de la filière dans les années à venir. C'est aussi une source de belles opportunités pour ceux qui sauront se positionner.

#2. Quelles sont les nouvelles compétences que doivent acquérir les professionnels de la rénovation afin de saisir ces opportunités ?

Les labels et certifications environnementales sont de plus en plus demandés par les maîtres d’ouvrage afin de valoriser leurs bâtiments. Il faut donc les connaître.

Sur le plan technique, il faut savoir quelles solutions utiliser pour atteindre les niveaux de performance requis par ces labels ou certifications. L'isolation thermique est un sujet primordial, tout comme les produits et procédés innovants tel que les matériaux biosourcés, par exemple.

Enfin, la valorisation et le réemploi des déchets est un enjeu d'avenir qui s'insère dans une démarche de développement de l'économie circulaire, mais cela ne s'improvise pas. Il faut que les professionnels se forment.

#3. Selon vous, quelles sont les autres compétences stratégiques pour anticiper les attentes du marché de la rénovation ?

La plupart des entreprises du bâtiment sont des TPE et des PME. Or, le marché de la rénovation est vaste, et les appels d'offres nécessitent souvent de créer des groupements pour y répondre. Les professionnels du bâtiment doivent donc être capables de se regrouper et de travailler en mode collaboratif, notamment avec le BIM.

Enfin, les nouvelles exigences environnementales des bâtiments modifient les coûts et le financement des projets. Des compétences en chiffrages d'opération peuvent permettre d'éviter des surcoûts non négligeables pour les petites structures.