Le Conservatoire Botanique National Alpin propose un stage de 4 mois.

Structures

- Le Conservatoire Botanique National Alpin est un organisme public dédié à la connaissance et la préservation de la flore et des végétations des Alpes françaises et de leurs piémonts. Le territoire d’intervention est centré sur la zone alpine française. Il couvre 7 départements à travers les régions de Rhône-Alpes et de PACA : l’Ain (01), les Alpes-de-Haute-Provence (04), les Hautes-Alpes (05), la Drôme (26), l’Isère (38), la Savoie (73), la Haute-Savoie (74).

- Le Department of Geography and the Environment de l’University du Texas à Austin (Etats-Unis) est une unité du Collège des Arts Libéraux. Le Département soutient des études régionales et internationales, avec un accent particulier sur le Texas et le Sud-Ouest des Etats-Unis, l'Amérique latine, le monde méditerranéen et le Moyen-Orient, et l'Europe du Nord et de l'Est. Le Département offre des formations en Géographie culturelle, Science de la Terre et Cartographie, et possède plusieurs laboratoires de recherche (Hydrologie environnementale, Sols et géoarchéologie, Géochimie et minéralogie, Télédétection).

Le CBNA propose un stage de 4 mois, co-encadré par une doctorante de l’Université du Texas à Austin, qui effectue sa thèse sur les marges proglaciaires des Alpes et des Andes.

Contexte

Les effets du changement climatique s’expriment de manière particulièrement marquée dans les territoires de montagne. Ainsi, la hausse des températures moyennes sur le siècle dernier est de l’ordre d’1°C en Europe, contre 2°C sur le massif alpin (Agence Européenne de l’Environnement, 2009). Le recul des glaciers offre une illustration marquante de ce réchauffement rapide. Depuis la fin du Petit Age Glaciaire (1350-1850), un retrait généralisé des surfaces glaciaires est observé. De récentes études portant sur l’état et l’évolution des glaciers alpins prévoient la fonte de 63 à 95% du volume glaciaire alpin actuel d’ici 2100, en fonction des différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre (Zekollari et al., 2019).

La fonte des glaciers laisse place à de nouveaux milieux : moraines et autres milieux rocheux, lacs, zones fluviales. On assiste alors sur certains de ces milieux à la formation progressive d’un sol et à la colonisation végétale (succession primaire).
Le terme de marge proglaciaire fait référence à la zone de retrait des glaciers depuis la fin du Petit Age glaciaire (vers 1850/1860). Dans le cas de notre étude, c’est l'avant-champ du glacier, déglacé au cours des 70 dernières années, qui fait l’objet de prises de données. La zone déglacée juste après le Petit Age Glaciaire correspond à la zone de contrôle. En général, les sites étudiés s’étendent sur environ 1 km en aval de l’actuel front glaciaire.

Le projet ROCVEG, mené par le CBNA, vise entre autres à mieux connaître la végétation des marges proglaciaires, de suivre des changements de végétation le long de chronoséquences post-glaciaires et de comprendre les dynamiques de colonisation grâce à deux méthodes complémentaires :
 le suivi de végétation par des méthodes phyto-écologiques
 le suivi de végétation par imagerie aérienne à très haute résolution spatiale et spectrale (drones, images satellites)
L’objectif de ce stage est de tester l’utilisation des drones afin de réaliser des photographies aériennes à très haute résolution spatiale et de produire à partir de celles-ci des indices de végétation dans le but d’étudier la végétation et les services écosystémiques des marges pro glaciaires. Si le temps le permet, le/la stagiaire pourra être amené·e à contribuer à l’analyse des données de végétation prises sur le terrain les années précédentes.

Cas 1

Si la situation sanitaire le permet : les 2 premiers mois seront consacrés à la phase de terrain dans les Andes, Cordilllera Blanca, Huaraz, Pérou. Trois marges glaciaires seront étudiées avec la doctorante. Les billets d’avion pourront être pris en charge. Les 2 mois suivants seront consacrés à la phase de terrain dans les Alpes (six marges glaciaires, France et Suisse) ainsi qu’au traitement et à l’analyse des données produites et à la rédaction du rapport. A noter que les analyses de données pourront commencer plus tôt, au fil de l’eau, notamment en cas conditions météorologiques inadéquates pour les vols de drone.

Cas 2

Si la situation sanitaire ne le permet pas : le stage pourra commencer un peu plus tard (début juin), directement à Chambéry. Le·la stagiaire pourra dans un premier temps contribuer à l’analyse d’autres données (données de végétation, télédétection à partir des données satellites Landsat, Spot ou Sentinel-2) et s’entrainer au traitement d’images en utilisant des données collectées antérieurement par l’étudiante doctorante. Les 2 mois suivants seront consacrés à la phase de terrain dans les Alpes (six marges glaciaires, France et Suisse) ainsi qu’au traitement et à l’analyse des données produites et à la rédaction du rapport. Il sera possible également de participer à d’autres missions sur le terrain dans les Alpes du Nord (suivis d’espèces et d’habitats patrimoniaux).

Missions

Revue bibliographique sur le sujet.
Préparer les campagnes de terrain.
Participer aux campagnes de terrain sur les différents sites étudiés (zones de haute montagne) : acquisition des images aériennes.
Participer à la production des orthoimages RGN sur les marges pro glaciaires étudiées et à la géorectification des images obtenues.
Participer à l’analyses des données et synthèse des résultats (tester différents indices de végétation pour créer des cartes de végétation et estimation de la biomasse).
Rédiger un rapport de stage.
Participer aux réflexions du groupe de recherche (incluant notamment l’IGE, le LECA et le CREA Mont-Blanc).