D'ici à 2025, le secteur de l'eau aura besoin de recruter 13 000 équivalents temps plein, pour compenser les départs à la retraite et s'adapter aux évolutions de la réglementation. Cette estimation, provenant d'une étude de la Confédération de la filière française de l'eau, concerne autant des métiers techniques que des postes de relations client ou de support. Ce besoin de recrutement suppose une diversification des actions RH à mener par les acteurs du secteur.
Le groupe Saur, spécialisé dans la gestion et le traitement de l'eau, en a bien conscience. L'entreprise, qui compte déjà 1 100 collaborateurs, ambitionne d'atteindre le seuil des 1 500 à l'aide d'une technique qu'elle qualifie elle-même de « disruptive » : recruter sans période d'essai. « C'est un gage de confiance donné au collaborateur, à l'issue de la procédure de recrutement, a affirmé Audrey Fusilli, directrice « Talent Acquisition & Development » chez Saur, à l'occasion du salon Pollutec 2021. Mais l'enjeu, pour le manager délesté de ce parachute, est d'éviter un mauvais recrutement. » Pour l'instant, cette stratégie semble avoir fait ses preuves : 700 collaborateurs ont été ainsi recrutés en six mois, avec seulement 1 % de « turn-over » (au lieu de 3 % auparavant), selon Saur.
Le succès n'est cependant pas toujours au rendez-vous pour la filière. À eux seuls, huit métiers constituent 55 % des emplois du secteur en tension à l'heure actuelle. Il s'agit notamment des électromécaniciens et des techniciens de maintenance. Pour tenter d'y remédier, Saur a fondé, l'an dernier, deux « Electro Schools » afin de proposer directement des formations de deux ans en alternance : la première à Saumur (Maine-et-Loire), la seconde à Saint-Étienne (Loire). « Dans deux ans, nous disposerons de 25 jeunes diplômés qui pourront occuper des postes d'électromécaniciens et de techniciens », énonce Audrey Fusilli, qui compte reproduire cette initiative pour former les jeunes aux métiers des travaux, « dès 2022 ».