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La formation sur les risques industriels toujours aussi nécessaire en période de crise sanitaire

La crise de la Covid-19 a perturbé le secteur de la formation. Le constat est aussi valable dans le secteur des risques industriels, où la nécessité de se former reste toujours aussi grande. Surtout après deux accidents technologiques majeurs.

Article  |  Maîtrise des risques  |    
La formation sur les risques industriels toujours aussi nécessaire en période de crise sanitaire

« L'activité a baissé l'an dernier », reconnaît Sylvain Nicolas, responsable d'Ineris Formation, filiale de l'établissement public spécialisé dans la maîtrise des risques industriels et environnementaux. « Mais la formation reste un outil toujours aussi important pour les Français », ajoute ce psychologue de formation en s'appuyant sur un baromètre Centre Inffo-CSA qui révèle qu'un actif sur deux projette de suivre une formation dans les douze mois qui viennent.

La crise de la Covid-19 a en effet perturbé une activité qui se déroule généralement presque exclusivement en présentiel. Pendant de longs mois, la formation n'était plus une priorité pour les entreprises et les salariés, bien que les phases de confinement aient pu fragiliser la sécurité des sites industriels. La crise sanitaire a imposé d'adapter les stages aux nouvelles contraintes qu'elle impose. « Nous avons transféré une cinquantaine de formations à distance. Ce qui a permis de réunir à nouveau du monde », explique Sylvain Nicolas. Ce qui n'empêche pas de proposer aussi des stages en présentiel pour les formations nécessitant des exercices, des mises en situation sur le terrain, des démonstrations ou des échanges entre participants.

Forte demande sur les risques psycho-sociaux

Mais la crise sanitaire a aussi fait naître de nouveaux besoins de formation. « Les gens sont très inquiets et il y a une forte demande sur les risques psycho-sociaux », témoigne Pauline Humily, consultante Santé, sécurité, environnement pour France-Chimie Ile-de-France et l'Afinege. Or, une fragilité comportementale n'aura pas les mêmes incidences pour une activité de bureau que sur un site industriel à risques. « Cela montre la nécessité d'avoir une approche globale sur les risques, à la fois pour les managers et pour les représentants du personnel », pointe Jean-Pierre Brazzini, représentant de la CGT au Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT).

Outre cette demande sur les risques psychosociaux, liée notamment au développement du télétravail, certaines formations semblent ne pas avoir pâti de la crise sanitaire. « C'est le cas des formations sur les atmosphères explosives (Atex) », révèle Sylvain Nicolas de l'Ineris. Une demande qui résulte de l'exigence de certification des donneurs d'ordres mais qui pourrait aussi résulter des accidents technologiques majeurs survenus ces derniers mois : l'explosion dans le port de Beyrouth en août dernier, précédée par l'incendie de l'usine Lubrizol en septembre 2019 à Rouen.

« Cela peut aussi expliquer la demande toujours forte pour les formations sur les fiches de données de sécurité (FDS) », explique Pauline Humily. Autre demande qui n'a pas fléchie, celle pour les formations certifiantes, par exemple celles portant sur les systèmes instrumentés de sécurité, indique Sylvain Nicolas.

Réglementation post-Lubrizol

Les besoins de formation répondent aussi aux changements réglementaires. « Les outils juridiques utiles aux responsables HSE viennent en tête des demandes », explique Pauline Humily de l'Afinege. C'est le cas avec la réglementation post-Lubrizol. « Les industriels veulent savoir à quelle sauce ils vont être mangés », ajoute la consultante SSE. Les nouveaux textes ont en effet imposé une formation du personnel, y compris des sous-traitants, sur la conduite à tenir en cas d'accident. « C'est plutôt une formation axée sur les risques incendie mais ça n'est pas le seul risque, explique toutefois Jean-Pierre Brazzini. Le risque chimique est le plus complexe à aborder ».

 
Les outils juridiques utiles aux responsables HSE viennent en tête des demandes.  
Pauline Humily - Afinege
 
La question de la sous-traitance reste d'ailleurs une question sensible dans certains secteurs comme le nucléaire. « Le personnel propre à l'établissement n'a plus la maîtrise complète de la situation », explique le syndicaliste. Ces insuffisances peuvent expliquer les demandes de formation portant sur les plans de prévention en cas d'intervention d'une entreprise extérieure sur un site.

Autres demandes liées à la réglementation, celles récurrentes sur le besoin de décryptage de la nomenclature des installations classées (ICPE). Mais aussi d'autres plus conjoncturelles. « Tout ce qui a trait aux nouvelles procédures pos-Brexit interroge », explique Pauline Humily. C'est le cas des nouvelles procédures douanières, en particulier pour les produits chimiques, ou de la règlementation sur le transport des marchandises dangereuses.

Des besoins liés aux nouvelles technologies de l'énergie

Le réglementaire n'est toutefois pas le seul déclencheur. Les besoins peuvent aussi naître des évolutions technologiques. « De nouveaux besoins s'expriment sur les nouvelles technologies de l'énergie, qu'il s'agisse de formations sur les risques liés aux batteries, aux unités de méthanisation ou à l'hydrogène », illustre Sylvain Nicolas.

« Il existait déjà des formations en la matière mais les clients veulent aller plus loin », explique le responsable d'Ineris Formation. Dans ce domaine, les formations un peu poussées nécessitent toutefois de travailler sur des bancs d'essais ou de tester des procédés en laboratoire. Et le présentiel peut alors se révéler indispensable.

 
 
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