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Existe-t-il des formations spécialisées en hydrogène ? À ce jour elles sont rares, les écoles d'ingénieur.es ayant majoritairement opté pour l'ajout de modules H2 dans leurs formations plus généralistes. Mais les acteurs de la formation se préparent à accompagner l'émergence de la filière, en partenariat avec les entreprises qui font remonter les besoins en compétences.
Feu vert pour une formation d'ingénieur.e à l'ENSIBS
À Lorient, l'École nationale supérieure d'ingénieur.es de Bretagne Sud (ENSIBS) vient de recevoir l'accréditation de la Commission des titres d'ingénieur.e (CTI) pour son tout nouveau diplôme Énergies - Hydrogène.
Rencontré sur le salon Hyvolution, Philippe Mandin, responsable des activités Énergies - Hydrogène de l'ENSIBS, évoque le socle des apprentissages retenu par l'école et les entreprises partenaires. "Cette formation est novatrice au sens où elle propose une vision transversale de la problématique énergétique avec l'hydrogène au centre des enjeux", promet Philippe Mandin.
Associer énergie électrique et énergie thermicienne
Les compétences en mécatronique y sont enseignées pour maîtriser les complémentarités entre la mécanique, l'électricité, l'électronique et les automatismes des équipements et systèmes H2. Pour leur part, le génie thermique et énergétique, la thermodynamique et la fluidique, plus classiques, font partie du programme pour apprendre à adapter les systèmes au comportement spécifique de l'hydrogène.
"Concrètement, il a fallu casser la cloison qui existe entre énergie électrique et énergie thermicienne." explique le responsable de l'ENSIBS. Savoir alimenter une pile à combustible en hydrogène, maîtriser les appels de puissance, recourir aux batteries Li-Ion, intégrer les matériels en toute sécurité et gérer les échauffements thermiques... voilà autant de problématiques qui nécessitent de la transversalité.
Le génie de la réaction chimique pour anticiper le vieillissement
Les missions des ingénieur.es du secteur de l'hydrogène iront bien plus loin que la conception d'équipements ou de véhicules H2. Car la filière doit aussi maîtriser les réactions thermiques et chimiques propres à l'hydrogène et leurs effets sur le vieillissement des pièces et des systèmes : électrolyseurs, réservoirs d'hydrogène, piles à combustible... seront sous contrôle.
Le génie de la réaction chimique pendra donc sa place dans la formation. "Prédiction de durée de vie, optimisation du design, évolution des performances dans le temps, maîtrise des risques, optimisation de la phase de maintenance..., les ingénieurs vont devoir répondre à des questions nouvelles".
Être responsable d'un parc d'électrolyseurs
Enfin, le diplôme d'ingénieur.e Énergies - Hydrogène de l'ENSIBS développera aussi des compétences en génie industriel, à destination des grands gestionnaires de l'énergie (Engie, TotalÉnergies, Vinci, EDF...), en charge d'alimenter des territoires en énergie et en puissance. "Ces professionnels se trouveront à la tête de parcs d'électrolyseurs qu'il faudra concevoir, construire, exploiter et maintenir... les ingénieurs issus de notre formation seront prêts." affirme Philippe Mandin.
La formation d'ingénieur.e Énergies - Hydrogène de l'ENSIBS ouvrira sa 1ère promotion à la rentrée 2023. Il s'agit d'une formation en alternance, sur 3 années, ouverte aux étudiants Bac+2/3 issus d'une prépa ou de BUT / licences protechniques. L'objectif est de former une trentaine d'ingénieurs par an. Les entreprises d'accueil pour l'alternance sont déjà connues.
