La réindustrialisation « verte » de la France, engagée par la loi Industrie verte d'octobre 2023, mise sur la formation d'au moins 50 000 ingénieurs chaque année d'ici à 2027 (contre moins de 40 000 diplômés par an actuellement). Cette demande, loin de concerner les seuls secteurs des transitions écologique et énergétique, surpasse les capacités des grandes écoles à la satisfaire. « D'année en année, de moins en moins de jeunes ingénieurs sont prêts à être embauchés tandis que les départs en retraite sont de plus en plus en nombreux », constate France Desnouveaux, DRH de la branche française de la société de conseil en ingénierie Vulcain Engineering.
Pour combattre ce déficit structurel, Syntec-Ingénierie, syndicat professionnel des entreprises d'ingénierie, mise sur une nouvelle stratégie : former plus d'ingénieurs hors des grandes écoles. En septembre 2023, en association avec le réseau d'écoles de l'ISTP Saint-Étienne et cinq entreprises adhérentes (dont Vulcain), le syndicat a lancé le programme « Parcours Ingé », lauréat de l'appel à manifestation d'intérêt « Compétences et métiers d'avenir » dans le cadre du plan France 2030.
Développer l'expertise technique en dehors des carcans
« Nous ne recherchons pas nécessairement les premiers de la classe, le profil-type des classes préparatoires, mais ceux qui, parmi les bons élèves, ont une appétence technique. Chez Vulcain, détaille la DRH, nos apprentis couvrent une ou plusieurs thématiques parmi les énergies renouvelables ou les transports en commun. Mais nous les orientons davantage vers deux de nos secteurs actuellement prioritaires : l'expertise dans les technologies de petits réacteurs nucléaires innovants (ou SMR) et de l'éolien offshore. »