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Eolien terrestre : la filière devra faire appel à de nouvelles compétences

La filière française de l'éolien terrestre doit anticiper les besoins en emplois, métiers et compétences, alors qu'elle poursuit sa structuration, souligne une nouvelle étude du Commissariat général au développement durable.

Article  |  Energie  |    

La filière de l'éolien terrestre "doit faire face à des enjeux d'industrie émergente sur certaines de ses activités. Ces enjeux pourraient modifier son organisation et ses métiers et faire apparaître de nouvelles compétences. La filière doit ainsi anticiper cette évolution afin d'accompagner les changements qui seront nécessaires", souligne Laurence Monnoyer-Smith, commissaire générale au développement durable, dans une étude parue le 22 août.

Près de 15.000 emplois générés

La filière génère aujourd'hui près de 15.000 emplois en France, en augmentation depuis 2013 (+15% des emplois par an), selon la fédération France Energie Eolienne (FEE). Ces emplois sont liés principalement aux activités de développement, de fabrication, d'installation sur site, de maintenance et d'exploitation. FEE recense plus de 790 sociétés actives dans le secteur éolien, allant de la TPE au grand groupe industriel. "De nombreuses entreprises françaises sont positionnées comme sous-traitants des constructeurs étrangers pour la fabrication de composants très techniques entrant dans la production de sous-ensembles", précise l'étude du Commissariat général au développement durable (CGDD). Les activités les moins délocalisables comme l'exploitation et la maintenance ont connu une croissance régulière (+22% d'effectifs). "Cette dynamique devrait se poursuivre dans les années à venir, à la fois du fait de la mise en activité de nouveaux parcs et des travaux de maintenance lourde sur les parcs les plus anciens", ajoute le CGDD.

Pénurie de candidats aux postes clés

 
D'une manière générale, l'importante mobilité des techniciens fragilise les équipes et peut amener à des pénuries de compétences pour certaines entreprises.  
CGDD
 
La phase de développement des parcs éoliens (qui dure sept ans en moyenne) regroupe principalement des métiers techniques (bureau d'études, ingénierie dans divers domaines, chefs de projet, etc.) mais aussi des métiers des domaines juridique, financier, communication et du développement local. Mais les entreprises ont du mal à recruter ces compétences "spécifiques". Il s'agit par exemple des chefs de projet éolien qui pilotent l'ensemble des études de faisabilité technique et économique et doivent allier des compétences de négociateur à leurs fonctions techniques. "Pour trouver une main-d'œuvre déjà opérationnelle malgré la pénurie de candidats, les entreprises ont tendance à débaucher des chefs de projet chez des concurrents, créant ainsi un turn-over assez élevé sur ces postes", souligne l'étude. De même, des métiers de la métallurgie peinent aussi à attirer des profils pour fabriquer des composants éoliens (câblage électrique et électro mécanique, composites de grande dimension, etc.). Ces métiers requièrent une expertise pour s'adapter au type de production mais ils ne sont pas spécifiques à la filière de l'éolien. La pénurie de soudeurs et de chaudronniers "est un enjeu transverse à beaucoup d'entreprises de la branche de la métallurgie".

Le CGDD pointe aussi le turn-over important des techniciens de maintenance qui s'élèverait à 15% par an. "D'une manière générale, l'importante mobilité des techniciens fragilise les équipes et peut amener à des pénuries de compétences pour certaines entreprises". La phase d'installation/raccordement génère aussi d'"importants besoins de main d'œuvre" dans des métiers traditionnels des travaux publics (conducteur d'engins de travaux, terrassement et réseaux) et du génie civil (maçon-ferrailleur), mais "pour une durée limitée". Les équipes intervenant sur un chantier sont souvent composées de sous-traitants qui sont également mobiles.

Les métiers de déconstruction/reconstruction requièrent aussi de "nouvelles compétences", comme la gestion des déchets qui nécessite "une organisation de la collecte adaptée à la fluctuation de la production ainsi que des structures de regroupement et de tri (plateformes). Les activités de démantèlement et de repowering (reconception totale d'un parc) restent encore marginales en France. Le recyclage et le traitement des déchets "mobiliseront plutôt des entreprises nouvelles pour la filière de l'éolien : les prestataires spécialisés dans la récupération des déchets (du BTP et industriels) et de leur revalorisation", observe le CGDD. Ces prestataires interviennent en fonction du type de matériau à récupérer (béton, ferraille, réseaux de câbles, matériaux composites...).

Chef de projet, technicien de maintenance : des compétences à renforcer

Le CGDD ajoute que les métiers clés de l'exploitation et de la maintenance des parcs devront "évoluer", avec le vieillissement des éoliennes et l'usure du matériel. Les techniciens de maintenance devront développer des compétences de réparation en plus de la prévention. "Par opposition à la maintenance préventive, la maintenance curative (…) peut concerner tout aussi bien les pales que le remplacement de pièces mécaniques ou une intervention sur le réseau électrique. Elle requiert des compétences techniques plus poussées et surtout une plus grande capacité d'autonomie et de décision". Les équipes d'exploitation seront également de plus en plus amenées à développer des actions d'optimisation des machines (revamping), "pour améliorer le fonctionnement des équipements et leur disponibilité, donc le rendement des machines, ce qui permet de reculer la date de remplacement pour des machines plus puissantes."

Que ce soit pour le chef de projet ou le technicien de maintenance, le CGDD souligne le besoin de modules de formation complémentaires. Les formations généralistes "éprouvent encore des difficultés à former des professionnels immédiatement opérationnels". Pour certains bureaux d'étude recruteurs par exemple, les formations spécialisées sur les énergies renouvelables seraient "encore trop généralistes, et ne couvriraient pas la totalité des compétences attendues d'un chef de projet éolien". Les formations initiales peinent aussi à accéder aux technologies les plus récentes, notamment en raison du coût d'acquisition et d'installation du matériel pour les travaux pratiques. "Bien souvent, les mâts des éoliennes utilisées dans les lycées sont beaucoup plus courts que ceux sur lesquels les jeunes diplômés vont intervenir", ajoute le CGDD.

L'Observatoire de l'éolien, publié en septembre 2016 par FEE et le cabinet BearingPoint, comptabilisait près de 300 diplômes, du CAP à la licence professionnelle en passant pas le Bac pro, le BTS et le DUT. Il recensait aussi plus de 70 formations de l'enseignement supérieur (Bac+4 et plus).

 
 
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