Fabriquer de l'énergie à partir des déchets organiques, notamment agricoles : tel est l'objectif de la méthanisation. Cette source d'énergie se développe en France depuis une dizaine d'années. Fin 2021, 1 200 sites produisent du biogaz pour le transformer en électricité ou en chaleur renouvelables. La filière compte 500 entreprises, ce qui représente 10 000 emplois, mais le potentiel est bien plus élevé. « Selon une étude réalisée en 2019, le scénario le plus optimiste sur le développement des sites prévoit que la filière fera vivre 53 000 personnes d'ici à 2030 », selon Catherine Loichot, responsable développement à la direction biométhane de GRDF.
Si ces chiffres sont très prometteurs, ils sous-entendent des besoins de recrutement conséquents pour les entreprises. Plusieurs métiers seront amenés à se développer : les ingénieurs dans les bureaux d'études, pour concevoir les installations de méthanisation, les responsables d'exploitation, pour faire tourner les sites, et les techniciens de maintenance, pour les entretenir. Et le manque de profils se fait déjà sentir, tant dans les PME que dans les grands groupes de la filière, en pleine croissance.
Pour y remédier, de nouvelles formations se font jour. Depuis plusieurs années, la certification de spécialisation de responsable d'unité de méthanisation agricole (CS Ruma) est opérationnelle et six centres de formation la proposent. L'Institut des ressources industrielles de Lyon (IRI), spécialisé dans la formation de techniciens de maintenance industrielle, a également adapté ses parcours d'origine aux spécificités de la méthanisation. Pour plus de détails, visionnez la table-ronde organisée à l'occasion du salon Pollutec 2021, avec Catherine Loichot, responsable développement à la direction biométhane de GRDF, et Fabien Houdeville, responsable de pôle génie énergétique à l'IRI.