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Les énergies renouvelables recrutent-t-elles (vraiment) plus en France ?

La production en hausse dans les énergies renouvelables depuis 2017 a de quoi générer au moins 5.000 emplois supplémentaires en France, selon une étude. Qu'en est-il dans les entreprises ?

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Les énergies renouvelables recrutent-t-elles (vraiment) plus en France ?

C'est mécanique. Si la production augmente, il y a plus de travail. Partant de cette logique, le commissariat général au développement durable indique dans une étude que la hausse des investissements dans les énergies renouvelables, en 2017, a suscité une hausse de l'activité. Résultat : + 5.000 emplois dans le secteur en France. Ce qui porte les emplois dans les énergies renouvelables à 55.150 ETP (équivalents temps pleins).

Les premiers résultats dévoilés de l'étude ne donnent pas de chiffres filière par filière. Ils indiquent cependant les filières particulièrement concernées. A savoir : le photovoltaïque, qui a vu le nombre de ses raccordements augmenter sensiblement, les pompes à chaleur, dont les installations ont grimpé, l'hydraulique, qui enregistre un rebond des investissements dans la fabrication de roues et de turbines et les biocarburants, dont les ventes ont également progressé. Ces estimations sont basées sur la production, qu'en est-il au sein des entreprises ?

"Les entreprises du photovoltaïque recrutent en ce moment"

Pour ce qui est du photovoltaïque, la tendance semble belle et bien confirmée dans les entreprises. "Nous avons des retours de terrain qui nous indiquent que les entreprises du photovoltaïque recrutent en ce moment, indique Alexandre Roesch, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Surtout sur le développement de projet, pas nécessairement chez les équipementiers."

Urbasolar va recruter 45 à 65 personnes d'ici à la fin 2019

C'est le cas, par exemple, chez Urbasolar, qui construit des centrales en France et à l'étranger. L'entreprise de 145 personnes basée à Montpellier (et en passe d'être rachetée par la société suisse Axpo) a vu ses recrutements grimper ces dernières années. De 12 recrutements effectués en 2016, elle est passée à 17 en 2017, puis 40 en 2018. Elle en a déjà réalisé 45 en 2019 et prévoit de recruter encore 20 à 25 personnes d'ici à 2020 (en CDI).

"Les postes à pourvoir concernent surtout les fonctions commerciales pour les centrales au sol, le bureau d'études, la construction, l'informatique et les fonctions support, précise Jérémy Oger, responsable RH chez Urbasolar. Les projets qui portent l'activité sont surtout des projets en France, mais aussi à l'international, en Tunisie, au Kenya, au Sénégal…"

Pompes à chaleur : activité accrue et recrutement ne riment pas forcément

Du côté des pompes à chaleur, "les demandes et les ventes de pompes ont augmenté", confirme Véronique Vavrand, chargée de mission à l'Association française pour la pompe à chaleur (AFPAC).

Le fabricant de pompes à chaleur Daikin enregistre un chiffre d'affaires en croissance de 20 % en 2018, et une augmentation de ses effectifs d'autant. Depuis 2017, le groupe a créé 102 emplois supplémentaires. Surtout des postes de "technico-commerciaux sédentaires et itinérants, techniciens itinérants et hot-line", nous précise-t-on. Une quinzaine d'embauches supplémentaires est prévue d'ici à la fin 2020.

Du côté des installateurs, si les artisans qualifiés sont sollicités, "ce n'est pas forcément synonyme de recrutements ou d'emplois supplémentaires en installation, prévient Véronique Vavrand. Les artisans peuvent très bien s'emparer de cette activité sans pour autant recruter."

Hydroélectricité : frémissement chez certains turbiniers

En ce qui concerne l'hydroélectricité, "en effet, le contexte est porteur", indique-t-on à France Hydro Électricité, le syndicat de la petite hydroélectricité (plus de 600 centrales hydroélectriques de puissance inférieure à 12 MW).

Chez MJ2 Technologies, par exemple, "nous recrutons en prévision car l'on sait que l'an prochain il nous faudra du monde", affirme Marc Leclerc, son président. Deux postes sont à pourvoir : un poste d'électrotechnicien et un poste de mécanicien. "Nous cherchons également à recruter des élèves de BTS ou de licence en alternance en prévision de notre future croissance", précise-t-il.

Le turbinier de 28 salariés anticipe une croissance de 20 à 30 % l'an prochain, portée par la demande intérieure en turbine VLHs (turbines qui n'entravent pas la circulation des poissons, ndlr) et par l'export (20 à 30 % de son activité).

Biocarburants : hausse de la demande, mais pas de l'emploi

Du côté des biocarburants, "la hausse de la demande en éthanol est une bonne nouvelle", indique Sylvain Demoures, secrétaire général du Syndicat national des producteurs d'alcool agricole (SNPAA). Mais elle est loin de générer des emplois.

Les producteurs de bioéthanol, principalement des producteurs de blé et de betteraves, font actuellement face à une crise mondiale de surproduction du sucre. Depuis le début de l'année, les annonces de fermetures d'usines s'enchaînent : Südzucher (Saint-Louis), va fermer deux de ses quatre usines en 2020, Cristal Union (Daddy), prévoit l'arrêt de deux sucreries…

Dans ce contexte, la hausse de la demande de bioéthanol pourrait sauver quelques emplois. "Elle permet aux producteurs français de réorienter une plus grande part de leur production sur le marché intérieur, ce qui consolide les emplois existants, explique Sylvain Demoures. Cette hausse de la demande pourrait également inciter certains producteurs de betteraves à sucre à réorienter une plus grande part de leur production vers le bioéthanol." Pour l'heure, le bioéthanol représente une part marginale de la production des entreprises de la filière.

La bioraffinerie Total de La Mède - la première de "taille mondiale censée répondre à la demande croissante en biocarburants", selon Total - devrait ouvrir cet été. Sans pour autant générer d'emplois : elle résulte de la restructuration de l'activité de raffinage du groupe qui avait abouti à la suppression de 180 emplois sur 430.

Quant aux biocarburants de deuxième et troisième génération, les emplois qu'ils génèrent sont pour l'heure cantonnés aux laboratoires de recherche.

Elodie Buzaud.

 
 
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