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La transition écologique se fera par les emplois de la biodiversité

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) appelle à mieux identifier et développer les emplois liés à la biodiversité pour réussir la transition écologique du pays. La future Agence pour la biodiversité doit jouer un rôle prioritaire.

Article  |  Biodiversité  |    

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a adopté ce 14 septembre un avis qui recense les potentialités d'emplois associées à la biodiversité et leur contribution à la transition écologique. "Préserver la biodiversité et développer les emplois de demain sont deux des défis majeurs de la transition écologique. Elargir le cercle des quelques dizaines de milliers d'emplois existants dédiés à la biodiversité, en impliquant tous les secteurs de l'activité économique concernés par son maintien et sa restauration, voilà l'objectif à atteindre", souligne Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO et rapporteur de l'avis.

Une quarantaine de métiers recensés

Le Cese s'appuie sur les travaux menés depuis 2010 par l'Atelier technique des espaces naturels (Aten) et l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Ces derniers ont identifié une quarantaine de métiers liés à la biodiversité et aux services écologiques, classés en six familles professionnelles. La première famille regroupe tout ce qui concerne l'administration et le soutien à ces fonctions. Ces métiers, qui vont du comptable au juriste, du responsable des ressources humaines au documentaliste, représentent environ 4% des emplois. "Ils sont considérés comme faisant partie du coeur de métiers car situés dans des structures qui ont pour objet la préservation de la biodiversité et le bon fonctionnement des écosystèmes", explique le Cese. La deuxième famille inclut tout ce qui concerne l'information et l'éducation, soit 43% des emplois considérés dont 39% d'enseignants de sciences de la vie et de la terre (SVT) en collège et lycée. Les 4% restants sont les accompagnateurs nature, les animateurs du patrimoine et les responsables d'animation.

La troisième famille professionnelle est relative à l'aménagement et la restauration des milieux. "Ces métiers, qui sont au coeur de la mise en oeuvre des actions de préservation et de restauration, constituent un contingent d'emplois relativement important : 11%. Il est à noter que les agents des collectivités affectés à l'entretien des espaces verts sont inclus parmi les agents d'entretien du patrimoine naturel et paysager", détaille le Cese.

La quatrième famille concerne la recherche et la connaissance qui représentent 7% du volume total des emplois. "Les 6.000 chercheurs environ constituent l'essentiel de ce contingent que le directeur de l'Aten estime beaucoup trop peu mobilisés par les gestionnaires", souligne l'avis. La cinquième famille, qui regroupe les métiers de l'eau et de la planification, représente quant à elle 21% des emplois de la biodiversité. On y trouve les animateurs des schémas et aménagements de gestion des eaux, des gardes nature, qui peuvent également exercer des missions de police, ou des techniciens de préservation des milieux aquatiques, chargés à la fois de faire respecter la réglementation et de collecter un certain nombre de données de terrain.

Enfin, la sixième famille comprend les ouvriers d'exploitation agricole et les techniciens agricoles ou forestiers, soit 14% des emplois. Auditionné par le Cese, Xavier Gayte, directeur de l'Aten, a évoqué "la prise en compte dans ces métiers des conseillers agricoles des chambres d'agriculture qui participent au développement de l'agroécologie. Le réseau qui se met progressivement en place représenterait plusieurs centaines d'emplois".

Au total, l'Aten et l'Afpa recensent à ce jour 76.000 emplois, dont 28.000 coeurs de métier à l'instar des gestionnaires de réserves naturelles, a précisé Allain Bougrain-Dubourg devant la presse.

L'AFB et les régions appelées à structurer les emplois

Mais cet état des lieux est "loin d'être achevé", juge le Cese. Allain Bougrain-Dubourg a ajouté les 30.000 agents en charge des espaces verts ou encore les 91.000 emplois du paysage appelés à se mobiliser en faveur du maintien de la biodiversité, via "le désengagement des intrants". "Nous sommes pas loin des 300.000 emplois", estime-t-il en incluant les conseillers agricoles. Or, ces nombreux emplois sont agrégés dans les inventaires des emplois verts et verdissants "sans que leur visibilité, leur identification et l'actualisation des données qui les concernent soient assurées", pointe le Cese. De même, la répartition des emplois concernés à partir d'une typologie des employeurs (Etat, collectivités, entreprises privées, associations) n'est pas connue avec précision.

Ces activités méritent d'être mieux identifiées et valorisées, juge le Cese. Pour ce faire, il appelle à mieux réévaluer et suivre la part de la biodiversité dans l'emploi total de la croissance verte.

Le Cese recommande à l'Aten, qui intégrera en janvier 2017 la future Agence française pour la biodiversité (AFB), de poursuivre son travail de recensement des métiers. "Il faut poursuivre l'identification, la cartographie et la structuration des emplois. L'AFB doit jouer un rôle prioritaire", a déclaré le rapporteur. L'AFB "sera en mesure d'intervenir sur les évolutions les plus importantes à apporter dans les différentes formations".

Le Cese incite également les régions à inclure les emplois de la biodiversité dans leur schéma régional de développement économique et d'innovation (SRDEII), prévu par la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Notre) d'août 2015. Un nouveau schéma d'aménagement et de développement durable des régions (Sraddet) est aussi fixé par la loi Notre. Il doit définir les objectifs de moyen et long terme en matière de protection et de restauration de la biodiversité. "Les régions pourraient introduire des critères d'écoconditionnalité des aides, fondés sur des engagements pour l'emploi en biodiversité", a indiqué Allain Bougrain-Dubourg. Les régions sont également invitées à développer les emplois de la biodiversité en agriculture dans leurs projets territoriaux, "compte tenu de l'impact positif de l'agriculture biologique et de la permaculture sur la biodiversité". Le secteur agricole "figure parmi les priorités en favorisant les nouvelles pratiques comme l'agroécologie dans les exploitations", estime le Cese.

"Une biodiversité préservée, restaurée, en mesure de fonctionner correctement et d'assurer les services qui lui sont associés, est la source d'un emploi pérenne", souligne le Cese. Il appelle également l'Etat à débloquer une aide aux acteurs qui prendraient lors de leur adhésion à la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) des "engagements concrets" en faveur de l'emploi de la biodiversité.

 
 
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