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Emploi-Environnement : Dans quel cadre un laboratoire comme Wessling s'intéresse-t-il aux PFAS et autres polluants environnementaux ?
Audrey Goutagnieux : Nous sommes prestataires de services dans le domaine de l'environnement (analyses d'eaux douces, résiduaires, sols, air, déchets, etc.) pour des bureaux d'études, des collectivités et des industriels. À ce titre, nous sommes très attentifs à l'évolution de la réglementation sur tous les sujets qui touchent à la préservation de la santé humaine et animale. Nous avons été alertés depuis de nombreuses années des dangers pour la santé que représentent les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Depuis le scandale révélé en 2022, dévoilant un taux de PFAS anormalement élevé dans l'environnement du bassin lyonnais, la prise de conscience environnementale à ce sujet est plus aiguë que jamais.
Au sein du groupe Wessling, nous analysons les PFAS depuis une dizaine d'années mais, pour faire face à l'évolution actuelle, nous développons notre compétence au sein de notre laboratoire lyonnais. Nous proposons des analyses accréditées réalisées en France sur les eaux et les sols et nous sommes capables de détecter les vingt molécules de la directive européenne sur l'eau potable.
EE : Quels métiers sont concernés ?
Élisabeth Jouffray : Nous devons être capables de détecter ces composés à des limites de quantification de l'ordre du nanogramme par litre. Pour ce faire, nous avons recruté une équipe d'experts exclusivement spécialisée dans cette activité, sous la tutelle d'un responsable de notre pôle consacré à la chromatographie liquide (technique d'analyse par séparation d'un composé en milieu liquide). Actuellement, pour développer une activité de routine au sein de notre laboratoire, nous avons besoin de personnes expérimentées sur cette technique analytique (recherche et quantification des molécules) et de préparateurs que nous formons en interne. Nous nous chargeons aussi de la réalisation du prélèvement accrédité sous protocole RSDE (recherche de substances dangereuses dans l'eau). En somme, si la demande de nos clients industriels augmente, nous recruterons aussi de nouveaux préleveurs.
EE : Comment la médiatisation et les progrès scientifiques sur les PFAS, en amont de l'obligation de leur suivi dans l'eau dès 2026, influent-ils sur vos besoins de recrutement ?
AG : L'évolution de la réglementation nous permet de développer les analyses car le besoin est et sera de plus en plus présent. De ce fait, le volume d'activité nécessitera du personnel afin de répondre à la demande. Étant donné l'agrandissement de nos locaux réalisé ces dernières années, des accréditations obtenues, de l'expérience de notre groupe dans le domaine des PFAS, nous sommes d'ores et déjà en capacité de recruter, former et intégrer.
EE : Quels profils recherchez-vous et avez-vous des difficultés pour les trouver ?
EJ : Au laboratoire, nous embauchons des technicien·nes de niveau bac + 2 minimum en chimie et des laborantins que nous formons en interne. En parallèle, nous collaborons avec des écoles afin de proposer des stages de fin d'études. Notre expertise dans le domaine des PFAS nous permet aussi d'être attractif pour un candidat qui souhaiterait travailler dans ce domaine d'activité. De ce fait, le recrutement de personnes qualifiées et formées en chimie est plutôt facilité.
Néanmoins, nous sommes confrontés à plus de difficultés pour les quelques métiers qui demandent peu de qualification, d'autant que notre laboratoire est situé en nord-Isère, région avec un taux d'emploi record ! Pour y remédier, nous collaborons activement avec tous les acteurs de l'emploi de nos territoires : Pôle emploi, Cap emploi, Mission locale, etc. Par ailleurs, l'engagement et la politique RSE de notre entreprise sont un atout majeur dans lesquels nous croyons beaucoup pour faire face aux besoins à venir.
