L'objectif général du stage est de contribuer à ces travaux de recherche en cours, par l'évaluation économique du service de stabilisation des sols et de contrôle de l'érosion à l'échelle du bassin Tleta. Les processus d'érosion sont à l'origine d'impacts on-site chez les agriculteurs (perte de rendement, perte de superficie cultivable) mais également off-site (sédimentation et diminution de la capacité du barrage Ibn Batouta utilisé pour la production d'eau potable, problèmes de qualité de l'eau du barrage). Des travaux de modélisation des processus biophysiques d'érosion et de ruissellement sont en cours à l'échelle du bassin, afin de caractériser les services associés aux mosaïques paysagères d'un point de vue biophysique. Il s'agit ici d'apporter la dimension économique, en mobilisant des méthodes issues de l'économie de l'environnement.
Le stage se déroulera en quatre temps :
- Etat de l'art de la littérature économique sur le service de stabilisation des sols et de contrôle de l'érosion, ainsi que des travaux déjà réalisés sur le Tleta dans le cadre du projet ALMIRA. Sélection des méthodes les plus adaptées aux données mobilisables dans le cadre du projet.
- Caractérisation et évaluation des effets off-site de l'érosion, c'est-à-dire les coûts générés par l'érosion pour le secteur de l'eau potable. Le travail se basera sur la collecte de données auprès des gestionnaires du barrage et de l'Agence du Bassin Hydraulique Loukkos.
- Caractérisation et évaluation des effets on-site, c'est-à-dire les coûts générés par l'érosion et supportés par les agriculteurs (perte de rendement et perte de superficie cultivable). Le travail se basera sur les données existantes, sur la collecte de données auprès d'un nombre limité d'agriculteurs, ainsi que sur les travaux de modélisation en cours des processus d'érosion à l’œuvre à l'échelle du bassin (pertes potentielles en sol, ravines).
- Simulation de l'évolution du service de stabilisation des sols et de contrôle de l'érosion à l'horizon 2040. Le travail consistera à mobiliser les résultats obtenus en (2) et (3) afin de les coupler avec les simulations biophysiques des niveaux de services rendus obtenus avec les modèles SWAT et/ou InVEST.
Le/la stagiaire se basera principalement sur les données existantes dans la littérature, ainsi que sur les travaux de recherche en cours par les équipes du projet ALMIRA, qu'il devra compléter par une série d'entretiens auprès de personnes ressources sur le bassin (représentants agricoles, gestionnaires du barrage). Le/la stagiaire sera pleinement intégré dans l'équipe de projet. Celle-ci s'efforcera de contribuer au développement des compétences du/de la stagiaire, qui sera encadré(e) par Cécile Hérivaux, économiste de l'environnement au BRGM Montpellier, ainsi que par Mohamed Sabir, chercheur en agroforesterie à l'Ecole Nationale Forestière d'Ingénieurs (ENFI) de Rabat lors de ses déplacements au Maroc.