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Stage État des lieux agricole et opportunités locales H/F

Publiée le 28/11/2016

Description du poste

Réalisation d’un état des lieux agricole et caractérisation des opportunités de nouvelles filières agricoles dans les marais littoraux de Charente-Maritime soumis au risque de submersion et d’érosion marine. Stage de 6 mois.

Créé par la loi du 10 juillet 1975, le Conservatoire du littoral, établissement public administratif de l'État, a pour mission de mener, en partenariat avec les collectivités territoriales, une politique foncière de sauvegarde de l’espace littoral et des rivages lacustres, en veillant au respect des sites naturels et de l’équilibre écologique. Dans la limite de la vocation et de la fragilité de chaque espace, ce domaine est ouvert au public.

La Délégation Centre-Atlantique, basée à Rochefort (17) couvre les départements de la Loire-Atlantique, de la Vendée et de la Charente-Maritime. Sur ce territoire, le Conservatoire du littoral est propriétaire de plus de 13 000 ha, répartis sur près de 70 sites. Les sites acquis sont définitivement protégés et le Conservatoire du littoral met en oeuvre les actions de restauration et d’aménagement nécessaires à leur valorisation écologique et paysagère, ainsi que leur ouverture au public. Ces sites sont ensuite confiés en gestion à des collectivités locales dans la majorité des cas.

CONTEXTE

• Le Projet Ad’Apto

Le projet Ad'Apto, à travers l'accompagnement et la restitution de dix démarches locales, entend contribuer à démontrer l’intérêt des milieux naturels dans l’organisation d’une interface terre-mer efficace en termes d'adaptation au changement climatique, de gestion des risques naturels, de qualité environnementale et de bilan économique.

A l'échelle de chacun des sites, l'objectif est d'atteindre la mise en oeuvre concrète d’un projet de territoire intégrant le rôle des écosystèmes naturels, avec l'adhésion la plus large possible des acteurs locaux. En parallèle, il s'agira de démontrer et restituer, à partir des résultats des actions entreprises, les bénéfices physiques, écologiques, économiques et sociétaux apportés selon les dix contextes locaux.

A l'échelle globale, l'objectif est d'utiliser la diversité des situations géographiques et de la nature des sites traités pour rendre compte d'une large palette de solutions possibles en fonction des configurations locales. Ces solutions permettront de renforcer l'idée de la protection des zones naturelles côtières comme contribution aux politiques européennes et nationales en matière de gestion des risques naturels, de qualité des eaux et de préservation de la biodiversité dans une démarche d'adaptation au changement climatique. Le Marais de Moëze et les polders de Mortagne (estuaire de la Gironde) sont deux des dix sites retenus dans le programme Ad’Apto à l’échelle nationale.

• Les sites

Situé entre la presqu'île de Marennes et les coteaux de Moëze au nord, le marais de Brouage s'est formé au fil du temps dans l'ancien Golfe de Saintonge. Au IVème siècle, celui-ci s’est formé par l’envasement progressif par les alluvions de la Charente. Peu à peu transformé par l’Homme en marais salants, par endiguement, ce développement florissant de l'activité salicole fit la richesse de la région et modela profondément le paysage du marais d’aujourd’hui, fait de bossis et de canaux. Après un abandon progressif des salines, devenues insalubres, les anciennes parcelles salicoles s'envasèrent peu à peu pour être reconverties, à partir du XIXème siècle, en prés de fauche et en prairies pour l'élevage extensif. Certaines parties du marais ont été drainées pour permettre la culture de céréales et d’oléoprotéagineux. Le site a subi des submersions marines lors des tempêtes Martin (1999) et Xynthia (2010).

Sur la rive nord de l’estuaire de la Gironde, les polders amont et aval du port de Mortagne-sur-Gironde ont été créés dans les années 60-70 dans le but d’installer une production agricole intensive sur des prés salés estuariens auparavant peu exploités et régulièrement recouverts par les eaux saumâtres. Les tempêtes de décembre 1999 ont créé des brèches dans les systèmes d’endiguement et l’eau a envahi ces espaces. Pour le polder amont du port de Mortagne (130 hectares), le Conservatoire du littoral est propriétaire de 74 ha sur les communes de Mortagne et Floirac, exploités par 3 éleveurs. Comme pour le polder aval du port de Mortagne, en 2000 une digue ORSEC a été réalisée en arrière. L’ancienne digue de protection de cette partie poldérisée a été tout d’abord entretenue par les exploitants. Aujourd’hui, cet ouvrage est vétuste et en 2015 et 2016 une brèche est apparue. La question de l’adaptation de l’agriculture sur ce territoire soumis au risque de submersion et d’érosion marine se pose donc.

DESCRIPTION DU STAGE ET DES MISSIONS

L’objectif du stage vise à comprendre le fonctionnement agricole des sites d’étude afin d’envisager, sur une base objectivée et partagée, les perspectives d’évolution des systèmes agricoles dans un contexte de changement climatique et d’évolution du trait de côte.

Le stage se décline en plusieurs volets pour chacun des deux sites.

• Retracer l’histoire de l’agriculture en marais
Préalablement à la réalisation de l’état des lieux actuel, les systèmes agricoles en place devront être resitués dans le contexte historique d’évolution de l’agriculture dans les marais de Charente-Maritime. Il s’agira d’expliquer quels types d’agriculture étaient présents dans l’histoire, et quelles ont été dans l’histoire les principales évolutions des systèmes agricoles et des surfaces associées (déprise, intensification…). Les évolutions d’après-guerre seront plus particulièrement décrites, en rapport avec les sites d’étude. Enfin, un état de l’art au niveau des pays étrangers présentera des cas similaires de marais et de leur évolution dans un contexte de submersion et d’érosion marine.

• Réalisation d’un état des lieux agricole
La seconde partie du stage constitue le coeur de la mission. Elle consistera en la réalisation d’un diagnostic agricole à deux échelles : échelle des territoires d’étude et échelle des exploitations agricoles présentes sur ce territoire.
A l’échelle du territoire d’étude :
- Réalisation d’un profil des exploitations agricoles : localisation des exploitations (siège et parcellaire), description des principaux systèmes de production (utilisation de la SAU, types d’ateliers et filières de vente et de valorisation associés, principales pratiques agricoles, contexte agri-environnemental…), transmission et dynamique de reprise… ;
- Inventaire des projets de territoires et réflexions en cours sur l’agriculture et ses évolutions dans les territoires concernés (projets LEADER, CASDAR, Association foncières pastorales, valorisation de certaines filières…).
A l’échelle de chacune des exploitations agricoles présentes dans le périmètre rapproché de l’étude :
- Le type d’exploitation, le système de production, la SAU, statut de l’exploitation, assolement moyen, nature des cultures et des productions, circuits de commercialisation, diversification… ;
- Atouts, contraintes des exploitations en place, projet des exploitants, conditions de reprise des exploitations… ;
- Un point particulier sera effectué sur la manière dont les exploitations ont été impactées et ont réagi face à des submersions passées (quelles techniques, à quel coût, quelles adaptations éventuelles…) ;
- Il devra également aborder la notion de perception de la part de l’exploitant face au changement climatique (Comment perçoit-il le territoire face au changement climatique ? Son exploitation au sein de ce territoire ? Envisage-t-il une reconversion ? Si oui, laquelle ?...).

Le diagnostic servira de base de travail pour la partie prospective du stage.

• Etude prospective du changement de système de production agricole
Cette dernière partie du stage consistera à réfléchir à ce que pourrait être l’agriculture de demain pour les territoires de marais littoraux soumis au risque de submersion et d’érosion marine. Cette partir devra répondre aux questionnements :
- Quelles sont les productions/filières agricoles qui pourraient être mises en place en fonction du taux de salinité, des milieux rencontrés et dans quelles conditions pour rendre viable économiquement une exploitation (surface…) ?;
- Existe-t-il des circuits pour la commercialisation des produits issus des nouvelles filières agricoles ?;
- Comment rendre attractif le type d’agriculture proposée (plus-value) pour les exploitants : certification, label, agriculture biologique… ?;
- Etude de la potentialité de pâturage en prés salés : étude de la viabilité économique d’une exploitation (surface utile, choix des races, débouchés, labellisation…), en lien avec le projet LEADER porté par la Communauté d’Agglomération Royan Atlantique ;
- Les agriculteurs concernés sont-ils prêts à s’engager dans des filières agricoles nouvelles ? Comment gérer la phase de reconversion (utilité d’un système de compensation) ?

Ce stage est réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la chambre d’agriculture de Charente-Maritime.

Profil recherché

- Niveau bac +5 – formation agricole et sensibilité à la gestion des espaces naturels et/ou agri-environnement
- Maîtrise de l’outil SIG (QGIS)
- Capacités rédactionnelles, esprit d’analyse et de synthèse
- Capacités relationnelles et aptitude à travailler en équipe : le stagiaire sera amené à prendre contact et travailler avec de nombreuses personnes
- Autonomie, esprit d’initiative
- Disponibilité (nombreux déplacements)
- Permis B obligatoire

ELEMENTS PRATIQUES : LIEU ET DATE DE STAGE
Le stage est localisé à la délégation Centre-Atlantique du Conservatoire du littoral, située à Rochefort (17). Il ouvre droit à rémunération.
Les déplacements sur les sites de la délégation concernés seront fréquents, en conséquence les frais de déplacement seront pris en charge.
Le stage est prévu pour une durée de 6 mois entre le 1er mars et le 31 août 2017.

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