Description du poste

Le maintien des milieux ouverts par le pastoralisme : des bénéfices et contraintes pour l’exploitation agricole aux actions des politiques publiques locales - réalisation du suivi des exploitations.

Niveau : M1, M2 cursus ingénieur agro
Durée : 6 mois
Période du stage : mars-août 2016 (ajustable)
Structure d’accueil : Conservatoire d’espaces naturels du Languedoc-Roussillon
Localisation : Montpellier
Encadrant : Sébastien Girardin
Collaborations : Institut de l’Elevage (IDELE), Parc National des Cévennes (PNC) et SupAgro Florac
Gratification : 554 euros/mois + frais de terrain

Contexte

Les milieux ouverts pastoraux méditerranéens et subméditerranéens sont des réservoirs majeurs de biodiversité, faisant l’objet d’engagements européens de conservation, notamment par les Directives Habitats et Oiseaux. Or les évaluations dirigées par l’Europe indiquent que les milieux ouverts comptent parmi les habitats les moins bien conservés avec plus de 60 % d'évaluations défavorables. Les surfaces embroussaillées ont par exemple gagné 6,5 M d’hectares en France depuis 1970. Cette fermeture des milieux est en grande partie liée à la disparition d’activités agro-pastorales.

L’élevage pastoral, qui base l'alimentation des animaux sur le pâturage de la végétation naturelle spontanée présente dans ces milieux, est reconnu comme la pratique la plus adaptée pour leur gestion. Maintenir l’élevage est donc un enjeu fondamental pour l’avenir de ces espaces.

Pour assurer leurs objectifs de production, les éleveurs sollicitent ces milieux, importants dans les systèmes d’élevage. Or aujourd’hui, ils sont face à un contexte changeant : incertitudes des politiques agricoles, attentes environnementales croissantes, aléas climatiques fréquents. Les méthodes, conseils et références utilisés jusqu’ici doivent donc évoluer pour mieux s’adapter à ces changements. Il est également essentiel de les diffuser et d’accompagner leur mise en oeuvre, afin qu’ils puissent être compris et utilisés par les acteurs de l’agro-pastoralisme méditerranéen : les éleveurs, les techniciens qui les conseillent, les étudiants, futurs exploitants et techniciens ainsi que les enseignants qui les forment, les collectivités territoriales et gestionnaires qui gèrent les espaces où ont lieu les activités pastorales et les administrations qui exécutent les politiques publiques.
Le projet LIFE+ MIL’OUV, démarré en septembre 2013, a pour objectif de contribuer à améliorer l’état de conservation des habitats agro-pastoraux en régions méditerranéennes et subméditerranéennes en accompagnant la mise en oeuvre de référentiels éco-pastoraux mis à jour ainsi qu’en favorisant la diffusion d’informations, de méthodes et de conseils adaptés, à destination de l’ensemble des acteurs concernés.

Au-delà des bénéfices environnementaux, la durabilité sociale et économique des systèmes pastoraux fait débat. Un travail a été initié en 2014 et 2015, avec pour objectif d'analyser les coûts et bénéfices de ces pratiques agricoles qui maintiennent les milieux ouverts ainsi que les leviers d'actions individuels et collectifs permettant le développement du pastoralisme. Cette étude vise à apporter des arguments socio-économiques quant à l'adoption de pratiques éco-pastorales, à identifier les motivations mais aussi les contraintes liées à ces pratiques au niveau de l'exploitation agricole et, dans un objectif de communication auprès des élus et administrations, à analyser les actions possibles des politiques publiques pour répondre à ces enjeux.

Le stage proposé en 2016 permettra de poursuivre ce travail, en assurant une mise en oeuvre efficace du suivi auprès des éleveurs principalement.

Missions

1. Formalisation d’une méthode pertinente de suivi socio-économique d’exploitation pastorale au regard du projet LIFE+ MIL’OUV, sur la base des travaux de 2014-2015
2. Mise en oeuvre du suivi socio-économique de 40 exploitations pastorales partenaires du projet Mil’Ouv
3. Contribution aux actions d’information et de communication auprès des politiques publiques (afin d’initier des actions concrètes en faveur du pastoralisme)